Open Compute Project avec Celeris

On est donc sur la quintessence de la réduction d'empreinte carbone puisqu'on est sur des machines qui ont été conçues pour moins consommer donc il n'y a que l'essentiel à l'intérieur, il y a des flux d'air pour que la chaleur soit évacuée proprement, pas besoin de faux plancher, pas besoin de clim, c'est du free cooling et c'est pour ça que ça se prêtait totalement à la volonté de Qarnot qui était de mettre à la disposition de ses clients ces fermes de calcul en réutilisant la chaleur.
Raphaël Maurice
Directeur Général Associé
L'entreprise

Celeris Informatique est un revendeur et distributeur agnostique, créé il y a 10 ans. Réseaux, infrastructure, bureautique… de l’analyse des besoins, de la proposition de solutions sur mesure, jusqu’à l’installation et la mise en œuvre des produits, l’entreprise met son expertise au service de ses clients et est engagée dans l’Open Compute Project.

Le partenariat Celeris / Qarnot : une évidence

En France, on est un peu en retard. Au Pays-Bas, ils ont déjà adopté l'OCP pour réchauffer des serres, etc. Donc quand j'ai découvert Qarnot il y a deux ans, j'ai pris contact avec Paul qui m'a expliqué le concept de transformer les serveurs pour récupérer la chaleur, de faire passer des tuyaux dans les serveurs, etc. Et quand vous vous adressez à des HP, Dell ou Lenovo, c'est un peu compliqué d'ouvrir et de tout changer au niveau de la garantie. Ça n'est pas fait pour.

Donc l'OCP qui est open et pas locké sur un constructeur, c'est ce qu'il fallait pour Qarnot.

On a fait quelques essais matériels, les ingénieurs de Qarnot ont benché tout ça et force est de constater que c'est un pari gagnant. Et côté environnement il faut qu'on bouge. On pense qu'en numérisant et en envoyant dans le cloud, on consomme moins mais c'est de pire en pire. Les data centers sont une source de pollution énorme. Ils consomment parfois autant qu'une petite ville en électricité. Donc on n'a pas le choix, on est obligé de trouver des solutions qui permettent de moins polluer la planète.

L’Open Compute Project : une réponse adaptée à la double réduction des coûts financiers et carbone

On travaille majoritairement avec des hyper scalers. Les entreprises d'infrastructures informatiques (serveurs, stockage, réseau...) sont un levier de croissance mais aussi un gros centre de coût et où l'empreinte carbone est trop importante.

Ces acteurs nous ont demandé, il y a environ 3-4 ans, de trouver des solutions un peu innovantes de manière à gagner en scalabilité, de consommer moins, d'être moins locké par les constructeurs informatiques. Nous nous sommes alors intéressés à l'Open Compute Project qui est l'informatique hardware qui a été conçue par les Gafam il y a plus de dix ans avec un double enjeu :

  • réduire les investissements
  • réduire l'empreinte environnementale en consommant moins et en créant des machines qui ont une durabilité plus grande que ce qu'on pouvait trouver sur le marché.

Donc on s'est positionné il y a 3-4 ans sur ce marché qui est une partie de notre activité et qui nous permet justement, parce que les machines conçues par les Gafam sont plus résistantes, d'avoir un canal d'approvisionnement un peu différent et de pouvoir proposer des machines recertifiées. On sait que lorsque vous achetez un serveur, 70% de son empreinte carbone est générée à sa conception. La meilleure sauvegarde d'énergie est celle qu'on ne consomme pas. De fait, l'Open compute répond parfaitement aux contraintes.

C'est dans cette approche qu'on a été amené à discuter avec Qarnot puisque Qarnot utilise ces machines dans les solutions qu'elle propose.

Chez Celeris, on a des clients pour qui l'infrastructure permet de créer un sens mais c’est aussi un centre de coût. Ce sont des gens qui ont des fermes de serveurs significatives et leur objectif est de réduire l'investissement initial mais aussi derrière de réduire l'OPEX : la consommation électrique, la maintenabilité, le fait d'être plus indépendant, d'avoir un matériel plus open.

Il y a 3-4 ans, ces mêmes clients nous ont dit : “comment faire pour consommer moins, ne pas forcément changer les machines tous les 3, 4 ou 5 ans et investir réellement sur ce chemin là ?”

Et on se rend compte qu'il y a un vrai changement parce que depuis deux ans, dans les réunions auxquelles nous assistons, on voit beaucoup les directions RSE apparaître avec des objectifs de réduction d'empreinte carbone assez drastiques sur ces 10 ou 15 prochaines années.

Il n'y a pas trop de solution miracle. Les GAFAM se sont posé les mêmes questions bien avant nous, il y a environ 10 ans, peut-être plus drivés par les économies financières potentielles à faire que par l'empreinte carbone. Mais il se trouve qu'aujourd'hui, on réunit un peu le meilleur des mondes avec l'open compute à savoir des matériaux qui ont été conçus pour durer facilement durer 10 ans et qui sont réparables très facilement.

On a un lab de test avec les matériels proposés par les acteurs standards du marché mais aussi les rack open compute et on bench tout ça. On essaie de voir ce qui tient le mieux, ce qui consomme le moins, etc. et c'est vrai qu'avec un serveur open, compute, en 1 minute 30, on peut changer une carte mère, il n'y a pas d'outil, ce n'est pas propriétaire, c'est de l'open source. Tout le monde peut fabriquer ces machines, les plans sont disponibles, c'est important pour les clients.

Donc aujourd'hui on recertifie des machines qui ont 3-4 ans qui n'ont vraiment pas à rougir devant les machines des autres constructeurs.

L'open source a été fait pour la sécurité, pour que la communauté puisse améliorer les choses et ait de la visibilité et puis surtout les Gafam avaient des serveurs dont une partie des composantes ne leur servaient à rien. Je ne dirais pas que l'Open Compute est du sur mesure mais ils ont repensé l'informatique. Ils ont voulu recommencer d’une page blanche. Ils ont donc transformé les racks et basé l'alimentation dans le rack plutôt que dans les machines parce qu'il vaut mieux avoir une grosse alimentation plutôt que plein de petites,

Ils ont fait des machines plus aérées avec moins de composants à l'intérieur. Tout le câblage se fait par l'avant ce qui fait que la circulation de l'air se fait par l'arrière avec une meilleure restitution de la chaleur.

Donc en résumé je dirais qu'ils ont conçu les machines qui les arrangeaient, c'est-à-dire faciles à obtenir, on sait ce qu'il y a dedans, qui consomment moins et durent plus longtemps.

C'est la conception de l'ensemble de la solution, notamment de compute en ce qui concerne Qarnot, qui fait qu'on va consommer nettement moins (à peu près 30% de moins en moyenne). On a même des clients en sécurité qui ont fait des benchs, c'est flagrant.